Les sédiments sont certainement une des clés de la réussite du récifal ... Leur nombre ne fait en effet qu'augmenter dans le bac, alors que leur exportation est des plus difficile et hasardeuse.
Dans les bacs jaubert
, par des mécanismes qui nous sont encore inconnus ou mal compris, il semble que la sédimentation soit moins un problème, et soit retraitée in situ.
Il en est de même dans de nombreux
DSB.
Concernant les bacs 'Ron', le recul est encore faible pour juger de leur pérennité sur le long terme.
Il semblerait néanmoins que sa qualité de 'lit de sable épais', comme dans le cas du Jaubert, et sa microfaune très développée aide à dégrader et retraiter les sédiments qui servent alors de comburant à la microfaune et est même nécessaire à son existence et à sa pérennité. On notera qu'on ne s'affranchit néanmoins pas d'un export du phosphore, s'il est correctement recyclé.
La sédimentation dans le bac berlinois est la plus problématique. Elle provient:
· Surtout des précipitations (calcium, etc ... ).
· De la nourriture apportée au bac, non consommée (ou partiellement consommée), qui se dépose sur le fond (ce qui n'est pas de la sédimentation au sens stricte, mais plutôt une étape).
· Du travail des micro-organismes présents dans les pierres vivantes (ce qui n'est pas non plus de la sédimentation au sens stricte: ils ne créent pas des sédiments, ils recyclent de la matière organique).
· De l'érosion de la roche.
· Des excréments des animaux (qui sont en fait recyclés).
· ...
Les sédiments finaux sont minéraux. La partie organique est recyclable, donc pas réfractaire, donc ne s'accumule pas en tant que 'sédiment'.
Les sédiments minéraux sont le puits de phosphates et ce sont donc ceux-ci qu'il faut exporter.
Les sédiments organiques vont intégrer le sable et se dégrader, acidifiant le milieu.
Ils sont pris en charge par les micro-populations et recyclés sous des formes assimilables.
L'absence des 'bonnes' micro-populations est problématique, car le phénomène de dégradation incomplète n'est pas satisfaisant pour l'aquarium (déstabilisation, acidification, terrain propice aux algues, cyanos, etc ...).
Il convient donc d'exporter les sédiments au maximum.
Pour ce faire, tous les systèmes sont bons.
On pourra se faire aider de la décantation dans ce but: en effet, la décantation a pour but de décanter (!) les sédiments.
L'enjeu est de leur faire parcourir lentement un trajet assez long pour qu'ils aient le temps de se déposer par gravité.
On n'a plus ensuite qu'à les aspirer.
Reste qu'il faut encore que les sédiments arrivent jusque dans la décantation, ce qui n'est pas évident s'ils reposent (comme c'est leur habitude) sur le sol. C'est un des enjeux du brassage, qui se doit de remettre en permanence en suspension les sédiments.
On peut également périodiquement exécuter des tempêtes, en agitant le sable, en brassant (à la main par exemple) les
pierres vivantes, histoires de décoller un peu tous ces sédiments.
Le recueil peut alors se faire dans la décantation, ou encore à l'aide de perlon entourant la crépine des pompes ...
On n'oubliera pas les gobies et autres poissons tamiseurs de sable (Voir le troisième lien).
Une autre arme anti-sédiments peut être la filtration mécanique: autant les capter avant qu'ils ne deviennent sédiments.
On peut enfin périodiquement clocher son sable.
On aspirera alors une partie de la microfaune qu'elle abrite, ce qui est dommage, mais sa fréquence de reproduction est telle qu'elle sera vite remplacée.
La maîtrise de la sédimentation semble être l'un des enjeux majeurs du récifal actuel.
Négliger ce point revient à s'acheminer vers la gestion incertaine d'une bombe à retardement.
Pour plus de détails, on pourra se reporter à:
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